Carl C. Pfeiffer & Pierre Gonthier
Les enseignements du brain Bio Center de Princeton.
SOUFRE
Besoins
La teneur en soufre d’un organisme adulte est de l’ordre de plus de 140 g et ke renouvellement cellulaire exige un apport quotidien de 850 mg. Les teneurs de notre organisme en soufre et en potassium sont égales, et ces deux substances l’emportent à cet égard sur le sodium dont la quantité est seulement 100 g. (Nous salons néanmoins allègrement nos aliments sans faire grand cas de nos besoins en soufre et en potassium.) Le renouvellement cellulaire du potassium et du sodium est certes supérieur à celui de soufre, mais il ne faut pas oublier que le soufre est présent au coeur même des cellules (le sodium se rencontre principalement dans le liquide extra-cellulaire et le potassium à l’intérieur).
Totus in ovo
L’oeuf est très riche en soufre, riche en protéines, en vitamine A (590 UI), pauvre en graisses, en calories, et économique (bien meilleur marché que la viande, tout en contenant des protéines de meilleure qualité). De plus, si l’on est végétarien, c’est une bonne source de vitamine B12 (la vitamine B12 se trouve seulement dans les substances animales). L’oeuf contient également choline (253 mg), tryptophane (précurseur de la niacine), pyridoxine, biotine, acide folique, riboflavine, thiamine, acide pantothénique, sélénium, fer (1,2 mg), zinc (0,7 mg), phosphore (100 mg), calcium (27 mg), magnésium (6 mg). L’oeuf contient également 16 mg d’inositol, 66 mg de sodium et 76 mg de potassium.
Un jaune d’oeuf moyen contient 0,165% de soufre-élément, à savoir 165 mg de soufre pour 100 g de jaune. Les acides aminés méthionine et cystine représentent 91 % du soufre présent dans le jaune en quantités à peu près égales. La composition protéique est complète, tous les acides aminés essentiels sont présents et la proportion des minéraux et oligoéléments y est parfaite. Le corps humain a besoin quotidiennement de 850 mg de toutes sortes de dérives du soufre. L’oeuf entier contient 67 mg de soufre, soit 8% de nos besoins journaliers.
Une source irremplaçable de soufre
Notre meilleure source alimentaire de soufre est l’oeuf et nos grand-parents, avant l’invasion du plastique, préféraient manger les oeufs à la coque à l’aide de cuillères d’os ou de bois, l’argent étant vite noirci (sulfure d’argent) par le jaune. Le jaune d’oeuf est en effet quasiment l’unique substance alimentaire qui noircisse une cuillère en argent en raison de sa teneur élevée en soufre.
Au cours de notre pratique clinique, nous avons noté que le malades soufrant d’arthrite, d’hypoglycémie, voire de troubles nerveux, de même que les personnes ayant des ongles et des cheveux en mauvais état, retiraient le meilleur profit d’une consommation régulière d’oeufs, alors même qu’elles sont souvenu peu attirées par cet aliment. De leur côté, les individus hypoglycémiques peuvent avantageusement soutenir leur énergie défaillante en mangeant des oeufs durs entre les repas. Enfin, la grande richesse du jaune d’oeuf en soufre le recommande, après antibiothérapie, pour reconstituer la flore intestinale appauvrie ou déséquilibrée par une flore fongique ou des levures indésirables.
Privés du soufre de l’oeuf, les végétariens stricts, ou végétaliens, sont exposés à des carences, en particulier s’ils consomment trop peu d’ail et d’oignon, excellentes sources de soufre. Beaucoup d’adultes sont également susceptibles de déficit en raison des préjugés contre l’oeuf suscité par le cholestérol sanguin de 2 % seulement.) Hormis les cas franchement critiques de risque cornarien, c’est à nos yeux une fâcheuse erreur nutritionnelle que d’exclure les oeufs du régime.
Problème du sulfo-métabolisme humain
L’addition de bisulfite à l’alimentation animale pose le problème du métabolisme de ce dérivé chez l’homme. Notre organisme semble en effet ne pouvoir utiliser directement le soufre non-organique. Mais, l’administration de soufre sous la forme d’acides aminés pose parfois des problèmes, ceux-ci pouvant ne pas convenir à certains sujets. La méthionine, par exemple, est contre-indiquée chez les individus histaminopeniques, dont elle aggrave l’état par hyperméthylation, Quant aux composés sulfurés organiques simples, non purifiés à l’usage humain, ils sont tous une odeur un peu trop caractéristique. A côté du soufre colloïdal préparé en France (granions), un autre candidat possible à la supplémentation serait l’analogue sulfuré de l’acetone dénommé DMSO (diméthyl sulfoxide). Il y a beaucoup a attendre des recherches cliniques actuellement en cours sur le DMSO, à condition que ce composé apporte du soufre sous une forme, utilisable par l’organisme. Dans l’affirmative, la grande liposolubilité du DMSO, en facilitant la synthèse de l’acide aminé stabilisateur qu’est la taurine, le recommanderait pour fournir au cerveau le soufre nécessaire à la régéneration des nerfs et au traitement de l’épilepsie.